Bâtiments d'intérêt

L’Église Saint-Michel

A la fin du XIe siècle, sur un monticule entre rive droite du Tarn et le bourg furent édifiés un prieuré monastique et une église rattachés à l’abbaye bénédictine de Saint-Michel de Gaillac. Le prieuré disparaît au XVIIe siècle.

Construite en pierre calcaire d’une régularité parfaite, l’église a la forme de croix latine et se trouve surmontée d’une tour carrée. Elle présente un ensemble exceptionnel de sculptures romanes avec des influences de Moissac et de Saint-Sernin à Toulouse. L’église Saint-Michel possède le plus grand ensemble de sculptures romanes de l’Albigeois.

L’édifice est de dimension réduite. L’abside reçoit la lumière de trois fenêtres encadrées d’une moulure et de colonnes. La rareté des ouvertures et l’aspect de meurtrière de la plupart d’entre-elles justifient l’impression d’un système défensif. L’abside est sobre et décorée d’une corniche. Le chevet est également entouré d’une corniche composée de vingt-quatre modillons presque tous sculptés.

A la suite de l’effondrement du clocher, l’ancienne voûte en berceau a été remplacée par une simple charpente. Le clocher carré, de matériaux divers, émane de plusieurs remaniements. Peu d’offices sont célébrés au XVIIe siècle mais on continue à y enterrer jusqu’au XVIIIe ; environ trente-cinq personnes y ont leur sépulture. Saint-Michel a peu souffert pendant la Révolution et l’église fut ouverte en 1812 pour le service des morts seulement.

Des travaux de rénovation ont eu lieu à la fin du XIXe siècle. Les peintures du chœur et de l’abside, découvertes et restaurées en 1994, forment un ensemble de rinceaux et de fleurs évoquant le Paradis.

Le portail occidental est une œuvre remarquable, réalisée après 1100

Les sculptures du portail de Saint-Michel correspondent à l’iconographie des églises romanes de l’époque médiévale.
Creusé en coquille, le portail forme corps en avant placé sur trois marches au-dessus desquelles s’élèvent des colonnettes avec chapiteaux historiés.

Les chapiteaux représentent de gauche à droite un supplice infernal, la tentation d’Adam et Eve, le sacrifice d’Abraham puis la punition du mauvais riche, l’exaltation du pauvre Lazare, le châtiment de l’usurier et celui de la femme luxurieuse. Seuls les deux chapiteaux proches de l’ouverture ont des animaux.

Le portail comporte des ressauts et des  voussures d’archivolte. La décoration des voussures est exceptionnelle avec des têtes de chats, des boules, fleurons et damiers. Autour de l’archivolte, le chrisme figure trois fois : ce « sceau de Dieu » est assez répandu dans l’albigeois. La corniche est liée aux modillons entre lesquels apparaissent des disques solaires et lunaires.

L’église Saint-Michel a été classée monument historique en 1883.

L’Église Saint-Pierre

Située en contrebas du village, dominant le Tarn, l’église Saint-Pierre fut érigée au XIVe siècle essentiellement en brique et de style ogival. Longtemps appelée Sainte-Catherine, elle semble devoir son nom au fait que Lescure était un fief du Saint-Siège Apostolique. C’était la chapelle du château des seigneurs de Lescure. En 1607, le seigneur Louis 1er en fit don à la population en signe de reconnaissance ; elle devint l’église paroissiale. Le baron venait de perdre sa troisième épouse après que la barque eut chavirée dans le Tarn et les Lescuriens s’étaient montrés compatissants.

Louis 1er se réservait cependant la chapelle de la Vierge, une des cinq chapelles de l’église, où se trouvent les sépultures seigneuriales (avec un écusson de 1678). A la clef de voûte, au milieu de la nef apparaissent les armes sculptées des seigneurs de Lescure mais aussi la date de 1736 qui témoigne d’une période de rénovation de l’édifice.

Le plan de l’église se réduit à une nef rectangulaire sur laquelle s’ouvrent cinq chapelles latérales. Le clocher, de plan carré, s’élance au-dessus du porche d’entrée. Depuis la Révolution, l’église Saint-Pierre est l’unique église paroissiale. La nef a été ornée de fresques néo-byzantines réalisées par Nicolas Greschny, artiste local, grand peintre d’icônes, en 1957.

Curiosités

  • Au-dessus du portail, dans une petite niche se situe la statue de Saint-Catherine, vénérée à Lescure pour sa lutte contre le Grand Schisme d’Occident au XIVe siècle.

  • Sous le porche se trouve un bénitier roman avec des figures sculptées. 

La tour de l’horloge

La Tour de l’Horloge est le principal vestige des fortifications du bourg de Lescure.

Cette porte fortifiée, édifiée sans doute au XIVe siècle, entièrement en briques, était fermée par une herse.

On peut voir encore aujourd’hui les meurtrières, les créneaux et les mâchicoulis. Elle a été rénovée lors de la Renaissance en 1563, période d’accalmie et de prospérité à Lescure…

La Tour de l’Horloge a été classée monument historique en 1911

L’Église Notre-Dame de la Drèche

Ce nom émane du dialecte albigeois : « Nostro Damo de la Dresto », Notre dame de la Côte Droite c’est-à-dire le chemin droit et raide pour y accéder. De vieux actes du XVIIIe siècle l’appellent « Beata Maria de Dextera ».

Au XIIe siècle, une statue de la Vierge fut découverte dans les pacages. Le propriétaire du champ fit bâtir un sanctuaire pour l’abriter. Un acte de 1185 la donne comme église paroissiale, reconstruite au XIIIe siècle après un accord entre l’évêque d’Albi et les seigneurs de Castelnau de Levis et de Lescure.
Chacun d’entre-eux avait sa propre entrée dans l’église. La particularité de cette église est d’être à la jonction de ces trois communes.

L’affluence des foules accourues en pèlerinage est attestée dès 1468, au temps du cardinal Jouffroy, évêque d’Albi. La renaissance catholique qui marqua la règne de Louis XIII raviva la dévotion des pèlerins de la Drèche. L’église a été reconstruite en brique rose par l’architecte Bodin-Legendre en 1859, sur le modèle de la cathédrale Saint-Cécile d’Albi.

De style gothique, elle a également la forme d’une forteresse. Les peintures intérieures ont été réalisées par le père Léon Valette d’après les cartons du peintre toulousain Bernard Benezeth.

Les frères du tiers-ordre régulier de Saint-François sont chargés d’en assurer la cure. L’Église a été classée monument historique en 1995.

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